Rawan Al Adwan and “The Breezes of the Levant”: an exhibition surprising for its modernity and one that delights our imagination.
Rawan Al Adwan is an international artist — painter, ceramicist, and mixed media artist — as well as a researcher in Safaitic rock art. She draws her inspiration from ancient traditions and collective imaginations, positioning herself within a “hype” modernity.
She was born and raised in Jordan, then lived in London and currently resides in Geneva. The artist earned her Bachelor of Fine Arts in Jordan and graduated with honors from Chelsea College of Art.
Having held numerous solo and group exhibitions in Jordan, Italy, London, Austria, the United Arab Emirates, Washington DC, and Paris, the artist has been featured in many media outlets.
Drawing from inscriptions and drawings discovered on ancient volcanic basalt stones in the Jordanian desert, Rawan Al Adwan revisits these depictions of animals, hunting scenes, or battles to create her own contemporary paintings. The artist thus perpetuates these ancient works within the context of the 21st century.
In her exhibition titled “The Breezes of the Levant,” from June 10 to 26, the Galerie le clin d’œil will showcase 23 paintings by Rawan Al Adwan, along with small photographs and audiovisual works, all inspired by Safaitic rock art and the desert.
To be seen from June 10 to 26. All useful information can be found on the website corsier.ch.
Patrick Jean Baptiste
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Exposition à Corsier
Une peintre jordanienne réinterprète des écrits millénaires
Rawan Al Adwan s’inspire d’inscriptions gravées il y a 3000 ans par les Bédouins sur des pierres volcaniques pour faire dialoguer arts ancien et contemporain.
Irène Languin
Publié: 11.06.2022, 15h34
Huile, acrylique, pochoir et sables: l’artiste utilise plusieurs médiums pour réaliser ses toiles.
RAWAN AL ADWAN
Chameaux, autruches et chèvres, mais aussi scènes de chasse, cérémonies rituelles ou noms des ancêtres: c’est leur vie quotidienne, leurs aspirations et leurs peurs que les Bédouins du Ier siècle avant Jésus-Christ ont consignées dans la roche, entremêlant écrits et dessins figuratifs. «Être nomades ne les empêchait pas d’être instruits, de lire et d’écrire, raconte Rawan Al Adwan. Ils enseignaient aussi la philosophie et l’astronomie.»
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Fascinée par ce témoignage millénaire découvert notamment sur des pierres volcaniques dans le nord du désert de Jordanie, pays dont elle est originaire, l’artiste a choisi de le faire revivre par la peinture contemporaine. La galerie Le clin d’œil, à Corsier, lui a offert ses cimaises pour une exposition intitulée «Les brises du levant».Personnages et animaux sont réinterprétés dans un esprit contemporain.
RAWAN AL ADWAN
Depuis 2004, elle s’emploie à réinterpréter cet art et cette langue safaïtiques – qui tirent leur nom des collines d’Al-Safa, en Syrie –, afin de mettre en lumière ce peuple et ses traditions, qu’elle a connus à travers un livre lorsqu’elle travaillait au Jordan Museum, à Amman. Elle a également arpenté les champs de cailloux, véritables musées à ciel ouvert où ont été trouvés ces récits gravés. «Il y règne une telle paix, on y ressent une grande spiritualité, explique celle qui confesse des ascendances bédouines. Manifestement, ces populations anciennes vivaient une relation sereine et assez mystique avec leur environnement, nouant avec les animaux des liens très bienveillants. Elles avaient domestiqué les renards pour chasser, par exemple. C’est un malheur pour l’histoire des civilisations que ces sites ne soient pas protégés.»
«Manifestement, ces populations anciennes vivaient une relation sereine et assez mystique avec leur environnement, nouant avec les animaux des liens très bienveillants.»
Rawan Al Adwan, artiste
Graffitis d’aujourd’hui
Souhaitant maintenir l’esprit originel de ces inscriptions, Rawan Al Adwan peint à main levée des lignes spontanées qui reproduisent les dessins d’il y a 3000 ans. Ses réalisations empruntent au bestiaire safaïtique. Bœufs, autruches, gazelles et surtout chameaux stylisés jalonnent les tableaux: «Les chameaux sont connus pour leur endurance et leur mémoire, souligne-t-elle. Ce qui leur permet de guider les peuples nomades à travers le désert.» Les mammifères à bosses apparaissent souvent aussi dorés que le sable et le soleil, évoquant à la fois la peinture rupestre et les graffitis d’aujourd’hui.
C’est notamment dans des champs de pierres dans le désert du nord de la Jordanie qu’ont été découvertes les gravures.
RAWAN AL ADWAN
L’artiste, qui pratique aussi la céramique, mêle les techniques afin de conférer à ses tableaux une texture rappelant celle de la roche. Certains motifs sont appliqués au pochoir, d’autres au pinceau, à l’huile ou à l’acrylique, et parsemés de sable. Elle affectionne les teintes vibrantes, mettant en couleurs un univers monochrome, puisque les Bédouins d’alors, contrairement aux hommes des cavernes, n’utilisaient pas de pigments mais uniquement la gravure. Parfois, ses œuvres tendent vers l’abstraction, parfois, vers le symbolisme, sur lequel plane une idée de Chagall: «Mon art paraît simple au premier regard, mais j’étudie beaucoup les compositions.»
Établie à Genève depuis trois ans après en avoir passé sept en Angleterre, Rawan Al Adwan raconte être également influencée par la beauté des panoramas de ses pays d’adoption, dont l’esprit s’immisce de temps à autre dans sa peinture – tel le blanc de la neige à Noël! Dans sa quête de jeter des ponts entre passé, présent et futur, de garantir la mémoire de ceux qui nous ont précédés à travers une expression picturale résolument moderne, la Jordanienne nourrit un rêve: exposer au Musée d’ethnographie, afin de mettre en regard ces créations primitives sur pierre et l’interprétation qu’elle en fait sur la toile.
Jusqu’au 26 juin à la galerie Le clin d’œil, 20, ch. Neuf à Corsier. Ma-di 14 h-20 h.
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